Pour dimanche j’ai eu une super idée de sortie, une amie m’en avait parlé, ça s’annonçait vachement plus marrant qu’un déjeuner dominical chez mes beaux parents ou qu’une balade au grand air froid et humide de Döringstadt.
Il s’agissait de descendre une piste enneigée sur de grosses bouées, le bidule est organisé, il y a même une remontée mécanique.
Une fois le Raphael placé en sécurité chez ses grands parents, nous avons roulé une demie heure vers la « station«, juste le temps de permettre à la pluie de se transformer en neige.
Le paysage de campagne est devenu montagneux, exactement ce que je voulais, une ambiance montagne sans les chaussures de ski, l’appartement minuscule et les odeurs douteuses.
Enfin, jusqu’à ce que je descende de la voiture, parce que la neige, quand elle est au sol elle peut être sympa, quand elle tombe fort et en plein dans ta figure, un peu moins.
Et non je ne suis pas chochotte.
Ensuite j’ai vu la piste et surtout la vitesse hallucinante de ces bouées, dans lesquelles il y a des vrais gens, avec un cerveau de dans l’intérieur de leur tête.
Devant l’enthousiasme des garçons, je n’ai pas voulu faire ma bêcheuse, j’ai juste insisté pour qu’on aille louer un casque pour Elliot, et j’ai fait comme tout le monde, j’ai enfilé mon Pass autour du cou et j’ai pris ma bouée d’une main tremblante.
Je n’ai pas ouvert les yeux de la descente, surtout parce que j’ai essayé de freiner avec le pieds ce qui a eu pour effet de me mettre de la neige plein les lunettes, mais je n’ai pas crié ni vomi.
Je ne suis pas une chochotte je vous dis.
Et j’y suis retournée parce que je me suis dis que j’aurai peut être moins peur à présent que je savais l’effet que ça faisait d’être lancée sur une pente verglacée, à toute vitesse, sans aucun contrôle, dans une pauvre chambre à air.
Bah non, j’ai eu aussi peur, et en plus je me suis pris de la part de cette garce de montagne, un coup de pied au fesses qui m’a résonné jusque dans le cou.
Je n’ai pas pleuré, mais je suis allée rendre ma bouée faisant fi des 9 euros que j’avais déboursés pour ce joyeux amusement.
Mais je ne suis pas une chochotte je vous dis.
Les garçons ont continué, Stephan a perdu un peu de son entrain, mais on ne pouvait décemment pas laisser notre fils de 4 ans descendre tout seul.
Et puis j’ai vu un gars, qui dieu merci n’était pas à moi, s’envoler au dessus de sa bouée, rebondir lourdement sur sa jambe et ne pas se relever.
Déjà je n’avais pas chaud mais là ça m’a carrément refroidie.
Je devais avoir la voix tremblante quand j’ai dit « bon, Elliot, là c’est la dernière, hein, Maman a froid, et puis, tu sais Elliot, quand la moumoute de la capuche de maman ressemble à un rat mort depuis 15 jours, et faisant trempette au fond d’un caniveau, il est grand temps de RENTRER A LA MAISON, hein Poussin, on rentre maintenant »
Mais je ne suis pas une chochotte.
À peine, alors.