Pis le mardi, le mercredi, le jeudi et le vendredi aussi...

Et oui, il y a un endroit qui, cet été, rend ma vie de femme au foyer plus belle (et plus bronzée), c'est la piscine extérieure, le Freibad du village d'à coté.

Vu les températures actuellement caniculaires, nous y passons nos fins de journées, presque tous les jours, et comme samedi, nous avons réussi à y traîner le papa des poussins, j'ai pu faire des photos.

Forcément, d'habitude, seule avec les 2 zouaves, il serait risqué, pour l'APN, pour les enfants, voir même pour le reste des baigneurs, que je tente l'expérience photographico aquatique...

Evidemment, y'a des chouettes vélos qui lancent de l'eau quand on pédale fort (et qu'on a les jambes assez longues pour pédaler), y'a une pieuvre jaune qui crache de l'eau en plein de petits jets qui font tout froid sur le corps (surtout le mien, ce dernier étant moins immergé que celui des enfants), y'a une cascade toboggan que même Raphael descend la tête la première...

Bon, moi, j'ai préféré photographier mes enfants...

Il y a d'autre bassins pour les plus grands et aussi un super toboggan géant, sauf que d'habitude, on se contente d'en rêver, avec une seule maman pour 2 garçons, dont un de pas deux ans...

Alors samedi profitant du papa, on s'en est donné à coeur joie avec Elliot, même que mes fesses s'en souviennent de ce troisième virage au joint légèrement disjoint.

Stephan lui, a préféré surveillé Raphael, parce qu'après une descente très humiliante, Elliot il préférait faie avec maman parce que "là, ça va vraiment vite"...

Je ne dirais pas que c'est une question de poids, je ne parlerais pas de surface adhérante plus importante...non, on va juste dire que le papa Poule, bah il flippait un peu...pour Elliot, officiellement.

Bref, cette piscine on l'adore, parce qu'en plus il y a les jeux hors de l'eau, parce qu'en plus il y a de l'ombre pour pique-niquer, parce qu'en plus, il y a un snack avec frites et compagnie, et parce qu'en plus, si on n'a pas poussé jusqu'au snack, il reste le distributeur de glace à la sortie...

 Vous v'nez?

Souvent ils jouent ensemble.

J'ai beaucoup de chance, Elliot recherche autant la présence de Raphael que l'inverse.

Il lui prête tous ses jouets sans faire de difficultés, et trouve toujours un moyen de le faire participer.

Je ne suis pas toujours d'accord avec le moyen, je considère qu'utiliser son frère comme tabouret, c'est un peu à la limite de la notion "jouer avec".

Mais en général, ça se passe plutôt bien.

Ce qui est rare, en revanche, c'est que ce soit calme...

Alors c'est quand même dommage lorsque c'est la mère qui rit comme une baleine qui trouble ce divin équilibre...

Faut dire qu'Elliot et Raphael jouant très sérieusement aux dominos, avec Raphael qui fait des "Ah..." des "Oh..." des "ah, ya!" des "Noch mal" (encore) à son frère qui lui explique les règles, l'aide à placer ses dominos et le gronde quand il les porte à la bouche, c'est drôle, c'est touchant, c'est adorable...et c'est VRAIMENT  trop rare...

Entre les 2 son coeur balance...

La chaleur douce et fuyante d'un coté, l'immobilité froide et docile de l'autre.

Il les poursuit, les cherche, les câline, les dispute.

Il jette sur leur fourrures son amour débordant (et baveux), les embrasse, les caresse et me ramène parfois une touffe de leur poil que la bête épuisée lui aura cédé en gage de reconnaissance (de l'avoir laisser s'enfuir)

Il les aime du même amour, violent, vache et souvent dominant, mais parfois, quand même, faudrait pas qu'il les confonde...

Il ne s'agit que de quelques fraises.

Enfin on ne doit pas être loin des 2 kilos en 3 semaines tout de même.

Et puis il y a eu les cerises l'an dernier, et puis le raisin aussi.

Et puis les barres de chocolat pour Elliot, de temps en temps.

Et puis les sourires, les coucou de la main, presque tout le temps.

En fait non, ce n'est pas qu'une histoire de fraise.

Ce n'est pas une histoire d'amour non plus, une sorte d'amitié sans doute.

Ma voisine, elle est gentille, gratuitement gentille, simplement accueillante.

Peut être aussi que, compte tenu de son accent, elle sait ce que c'est, que de débarquer à Döringstadt, bled de 150 habitants en Franconie, Bavière...

Elle passe son temps dans son jardin, en face de mon balcon, elle cultive un terrain pentu pas pratique, dans lequel elle fait tout toute seule, sauf cueillir les cerises et dresser les poteaux pour ses haricots.

Il faut dire que chez elle les pièces ne sont pas grandes, que son mari, dur d'oreille, écoute la télé très fort et zappe sans arrêt, alors elle bien dehors.

La poussette du bébé de sa petite fille (2ème étage) est garée au milieu de son salon (comme souvent en Allemagne, à la campagne, les grandes maisons sont "découpées" pour permettre de loger avec plus ou moins d'indépendance, plusieurs générations).

Ce n'est pas pratique, ça la dérange un peu ma voisine, mais les chiens de son fils (1er étage) perdent leurs poils dans l'escalier et salissent la poussette garée dans l'entrée, c'est donc elle qui se la coltine, dans son salon, où du coup elle n'ose faire entrer personne; elle s'en excuse.

La cuisine c'est mieux, mais les meuble sont vieux, elle s'en excuse, mais comme ils sont en bon état et que mise à part les encombrants personne n'en voudrait, elle préfère les garder.

La télé de la cuisine, elle est petite aussi, mais le soir c'est là qu'elle la regarde.

Parce que le soir elle est fatiguée, ma voisine, en plus du jardin, elle garde souvent son arrière petite fille de 5 mois, car sa petite fille est débordée et ne peut passer l'aspirateur en surveillant son bébé, alors même si elle a du mal à soutenir la tête du bébé avec son bras fatigué, ma voisine garde la petite, en s'excusant de ne pas faire mieux.

Ma voisine elle s'excuse tout le temps, j'en ai déduis qu'elle venait de l'est, la prochaine fois qu'elle ouvrira son portail pour me donner des fraise, et puis des confitures, pour s'excuser de la taille des fraises, je lui demanderai d'où elle vient.

Non pas pour cancaner avec mon autre voisine qui derrière la porte de sa grange observe cette "Française qui ne travaille pas mais cherche à faire garder ses enfants pour sortir le soir avec son mari, quelle drôle d'idée", non, je lui demanderais parce que j'aimerais savoir d'où elle vient, parce que je la trouve drôlement gentille, et que ce n'est pas qu'une histoire de fraises.

(même si pour la remercier, je lui ai fait un sac...fraise...)

C'est qu'il n'est plus vraiment un tout petit, mon tout petit.

86 cm à la dernière mesure, poids inconnu rapport à la balance électronique toute neuve, la dernière ayant péri suite à une immersion causée par Elliot, on craint le pire pour une pesée sans couche de Raphael.

Il grandi si vite qu'il semble attaquer son terrible two avec 3.4 mois d'avance, disons que le caractère se forme...

Bon, on partait d'une crème, on n'est toujours pas à la teigne, mais la crème se corse.

Il est rentré de vacances, en mai, en ayant adopté le gentil "non" de sa cousine, un petit "nan" tout mignon, dit en penchant la tête sur le coté, comme pour s'excuser d'être dit.

L'autre jour, devant le supermarché, on était au gros non qui fâche, celui se crie, très aigu, très fort en s'asseyant par terre.

Il faut dire que l'autre supermarché, sur le même parking a des caddies voitures, et que Raphael le sait bien...en fait tout le parking le sait puisque qu'après non il a hurlé "wouature" en montrant l'enseigne concurrente...

Il a gagné. Le supermarché discount a perdu.

Il sait ce qu'il veut, et ce qu'il ne veut pas.

Et il a la voix qui porte (très vite, aigu et sur les nerfs)

Il n'aime plus la poussette.

Lorsque je m'entête à la prendre, parce que admettons qu'aujourd'hui j'aimerais aller au Kindergarten autrement qu' en 25 minutes, et sans regarder, admirer, voir embrasser le moindre cailloux ou la moindre fleur sur notre passage, il peut inlassablement, 10 mn durant, répéter (très fort, très aigu) "arquer, arquer, arquer" (marcher) en tirant sur la ceinture de sécurité de la poussette.

Il aime la musique, mais pas toutes les musiques.

Il aime "Her mac Donald hat ein House (y-a-y-a-ou", il sait que ce disque est dans le monospace, il peut hurler Y-a-y-a-ou autant que nécessaire pour entendre cette chanson.

Pis faudrait pas oublier d'appuyer sur "repeat" parce que sinon y'a le dictateur assis dans le siège bébé derrière qui se chargera de le rappeler (très fort, très aigu)

Il aime sa maman, même que si elle est présente, c'est à elle de lire le "opi" du soir (si quelqu'un peut m'expliquer pourquoi il zappe systématiquement la première lettre ou syllabe de chaque mot?), et que là, les cris forts et aigus s'arment de vraies larmes qui mouillent, que le coeur de la maman (bien que désolée pour le papa) il est tout chamboulé.

Et aussi il fait de vrais câlins et il sert fort dans ses bras, et il les réclame aussi parfois, les câlins.

Même si on ne sait jamais s'il veut un chien ou un câlin ("quien")

Même si au fond je sais bien que c'est un peu juste pour m'embêter parce que je suis occupée ou juste pour retarder le coucher, et bien ça fait drôlement du bien, parce que quand il câline, IL SE TAIT...