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  • : Mère et fils
  • : Les aventures des poussins, racontées par leur presque poule de mère
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C'est l'histoire, d'une poule au foyer, de deux poussins, de saucisses, d'Allemagne, de cuisine, de couture, de bilinguisme, de dentiste canon, de chat, de bretzel...en général, c'est une histoire drôle...

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10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 08:45

En voiture, évidement, c’est toujours en voiture que ça se passe, je me demande pourquoi…

« Maman, est-ce que Papa sera un Opa? » (Opa:Papi allemand)

« Si Raphael ou toi, a des enfants, oui, Papa sera Opa, pourquoi tu me demandes ça? »

« Parce que ton Papa, à toi, il n’est pas papi, il est juste mort »

 

Quelques semaines plus tôt j’avais eu:

« Maman, est-ce que tu étais une petite fille de 4 ans quand ton papa est mort? »

 

Évidement la route se trouble, ma voix se casse.

 

Parce que ce petit garçon de 4 ans, sans en avoir conscience, dépoussière consciencieusement cette vieille peine.

Je ne l’avais pas vraiment oubliée, bien sûr, mais les années passant, la poussière dessus accumulée la rendait plus douce.

Il n’y est pour rien cet enfant, sa curiosité, son inquiétude aussi, est attisée parce que je tais ou ce dont je parle peu, mais que dire, que puis-je dire à un enfant.

Je lui raconte quelques souvenirs, je réponds à ses questions.

 

Mais je ne peux lui dire que j’enrage de me souvenir d’avantage de la douleur de la perte que des 13 années qui l’ont précédées.

Lui dire qu’il a la chance d’avoir un grand père formidable mais que j’enrage, moi, de ne pouvoir imaginer mon père en grand père, d’avoir oublié si vite ces détails qui auraient pu m’y aider.

 

Si vite…ça fait 20 ans aujourd’hui.

 

PRECISION:

j´ai hésité à publier ce billet, à cause de la famille qui lit ce blog (mais je l´ai fait quand même parce que forcément ces derniers jours j´y pense beaucoup et que ce à quoi je pense fini toujours par sortir, de ma bouche ou de mes doigts...) et d´autre part j´ai hésité à bloquer les commentaires. (parce que je n´ai ni envie, ni besoin qu´on me tapote virtuellement l´épaule)

 

Mais le commentaire de ma cousine, ou celui de Delphine sont finalement ceux que j´attendais.

 

Si Elliot se pose des questions et craint pour son propre père, ce n´est pas forcément parce que je parle mal ou pas assez du mien, c´est juste parce que comme pas mal d'autres enfants, il a presque 5 ans et s´interroge.

Et que ca ne signifie pas qu´ils sont traumatisés...

 

 

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commentaires

R
<br /> <br /> Merci Claudie d'avoir écrit ce bel article, d'avoir dit ce que je ne suis pas capable de dire même si au fond de moi les souvenirs sont toujours intacts. BIZ<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Mélanie, je visite de temps à autre ton blog, avec plaisir. La dernière fois c'était il y a deux jours, pendant lesquels j'ai réagi avec émotion à ton article. Bien des pensées, bien des<br /> souvenirs, bref un esprit et un coeur en ébullition. Mais là n'est pas le but de mon commentaire. Je veux juste te dire...<br /> <br /> <br /> D'abord qu'en tant que presque poule de mère de deux poussins, pas si sauvages que ça, tu sauras toujours trouver les réponses qui rassureront tes enfants, il n'y a qu'à te lire pour le<br /> comprendre.<br /> <br /> <br /> Ensuite, et c'est là le sens de ce message, j'ajoute que ce sont tes enfants qui t'aideront à dépoussiérer ta peine d'avoir perdu ton père si tôt, comme Eliot a commencé à le faire. Aujourd'hui,<br /> ils sont en fusion avec vous leurs parents, d'où les craintes sous-jacentes à leurs propos (enfin ceux d'Eliot pour l'instant). Plus tard, et grâce à tes réponses, ils seront à même d'échanger<br /> avec toi, avec leur père, sur des sujets très philosophiques tels que le bonheur, la mort... J'en sais quelque chose car pas plus tard qu'hier, Pierre (mon fils numéro 2) et moi avons beaucoup<br /> parlé de ton article et de tout ce que cela impliquait.<br /> <br /> <br /> Petits, nos enfants font mouche avec leurs remarques percutantes et leurs questions surprenantes, parfois embarrassantes ; c'est très attendrissant. Grands, ils confrontent leurs points de vue,<br /> leurs sentiments aux nôtres ; c'est très enrichissant.<br /> <br /> <br /> Tu t'en rendras de plus en plus compte, si ce ne sont pas les parents seuls qui forment la personnalité de leurs enfants, ce sont eux qui en construisent les fondations. C'est pour cela qu'on<br /> peut affirmer aujourd'hui que Céline et toi (j'ai lu aussi son commentaire) êtes des mères formidables : parce que vos parents l'ont été avec vous, pour vous et aussi parce qu'ils étaient comme<br /> ça tout simplement.<br /> <br /> <br /> Je pense que le temps aidant et surtout POUR vos enfants, vous saurez toutes les deux imaginer Josy en Mamie et Pierre-Yves en Papi. J'en suis persuadée et c'est une idée qui me plaît même si<br /> elle peut sembler saugrenue.<br /> <br /> <br /> Aujourd'hui, on pourrait dire à tes petits que leur Papi, celui qu'ils n'ont pas connu, avait une guitare, qu'il chantait des chansons rigolotes et qu'il roulait dans un camping-car Volkswagen<br /> tout vert (peut-être sa seule concession au germanisme à l'époque !).<br /> <br /> <br /> Plus tard, ils apprendront qu'en plus de tout ça, il était très cultivé, qu'il s'intéressait aux autres, qu'avec lui on ne se sentait jamais bête ! Il savait aussi s'engager pour ses idées et<br /> surtout, il savait partager.<br /> <br /> <br /> Il adorait André Gide et Cervantes. Il aimait la culture hispanique ; aujourd'hui il aimerait la culture allemande (d'ailleurs, il appréciait déjà forcément Brecht) et peut-être comme moi te<br /> réciterait ces quelques vers magnifiques de Goethe :<br /> <br /> <br /> Kennst du das Land wo die Zitronem blühn,<br /> <br /> <br /> Im dunkeln Laub die Goldorangen glühn,<br /> <br /> <br /> Ein sanfter Wind vom blauen Himmel weht,<br /> <br /> <br /> Die Myrte still und hoch der Lorbeer steht ?<br /> <br /> <br /> Kennst du es wohl ? Dahin !<br /> <br /> <br /> Dahin möcht' ich mit dir,<br /> <br /> <br /> O mein Geliebter, ziehn.<br /> <br /> <br /> Je t'embrasse très fort ma cousine.<br /> <br /> <br /> Bis Bald !<br /> <br /> <br /> Claudie<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br /> Ecrire Un Commentaire : oui je le voudrais bien mais comme d'habitude je vais écrire; 'Souvenirs souvenirs'  mais ça ne suffira pas aux enfants, ils reviendront à la charge et il faudra bien<br /> leur répondre, il le<br /> faut.                                       <br /> Hélo m'a déjà demandé quand j'allais mourir, nous trouverons bien les mots, il le faut.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> C'est vrai que c'est l'âge des questions sur la mort et son pourquoi... Madeleine s'y met depuis peu, elle n'a aussi qu'un grand-père, mais n'a jamais véritablement posé de questions sur<br /> l'absent. Elle ne s'est pas vraiment non plus inquiétée des différentes situations matrimoniales qui font que pour elles, les grands-parents ne vont pas forcément par paire. <br /> <br /> <br /> Mais je crois que je n'oublierai jamais ces 2 années de baby-sitting avec Sacha qui avait perdu son grand-père quelques mois avant. Il y a eu le jour où il m'a parlé de sa petite soeur décédée.<br /> qui n'a jamais existé, en vrai de vrai. Et le jour où on a regardé le documentaire sur l'ours blanc, conseillé par sa maman. (ours blanc abattu par le mari de la dame qu'il était en train<br /> d'agresser...) Et puis le jour où il m'a demandé si son papa allait mourir. Et pour le coup, mensonge ou vérité, j'ai été prise de court. Va expliquer à un gosse de 4 ans que son père n'est pas<br /> éternel sans l'inquiéter... <br /> <br /> <br /> Mais en attendant, je t'envoie un hug virtuel juste plein d'amitié. <br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Bis repetita... Je me rappelle avoir écrit une note il y a peu de temps qui ressemblait étrangement à la tienne et je sais plus ce que tu m'avais écrit mais c'était simple et sans compassion<br /> exagérée. J'ai toujours été dérangée lorsqu'on me regardait en me caressant la tête les larmes aux yeux (je ne suis pas un épagneul). La mort fait malheureusement partie de la vie et je ne crois<br /> pas que c'est en cachant les choses aux gamins qu'ils grandissent. Le traumatisme c'est plutôt quand on leur monte des bateaux.<br /> <br /> <br /> J'avoue qu'en ce moment moi j'aurais envie qu'on me parle de ma mère, pour la connaitre davantage.<br /> <br /> <br /> Mireille Dumas je t'embrasse comme je t'aime !<br /> <br /> <br /> <br />
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