Ca on ne l'entendra pas cet été...
Ça y’est, j’ai fini de poser mes moustiquaires.
Quand on habite au bord de la rivière aux moustiques, ce n’est pas du luxe.
Bon pour nous c’est un peu égal, les moustiques préférant la peau fraîche et tendre des enfants à notre vieille peau usée, mais c’est qu’Elliot, il n’a pas trouvé ça hyper rigolo de se déguiser en Elephant man l’an dernier.
Ces saloperies lui avaient même piqué les oreilles…
Et puis Raphael, parfois appelé gentiment et entre nous, Dumbo, rapport au petit dégagement derrières les oreilles, bah ça ne le tente pas d’ajouter du volume à son problème auriculaire…
Donc je m’y suis collée, enfin, je les ai collées, au départ j’ai bien tenté un « c’est du bricolage, donc du travail d’homme » sauf que ma copine Dani, elle m’a cassé mon coup en m’en posant 2 le we dernier.
J’ai profité d’un étrange dimanche de solitude pour caller entre mon activité sieste et mon activité lecture au soleil sur le balcon, un créneau pose de moustiquaires.
Parce que montée sur une chaise, penchée en avant par une fenêtre grande ouverte au deuxième étage, un cutter à la main, c’est le genre de truc à faire sans enfants dans les pattes
Je les ai choisies blanches, les moustiquaires, il parait que c’est mieux et plus discret en noir, mais je n’y connaissais rien, j’ai pris celles que je trouvais jolie.
Enfin, autant qu’un linge troué puisse être trouvé beau.
Je n’y suis pas encore habituée, quand je rentre dans une pièce, j’ai encore l’impression qu’il neige dehors.
Sauf que nous sommes en mai.
Sauf que je suis en tee shirt et les gens dehors, aussi.
Maintenant, je suis prête, les seuls poils que l’on croise sur mes jambes sont ceux du chat, les plans de tomates sont sur le balcon, les shorts de Raphael descendus du grenier, l’été peut arriver.
Quand je regarde par la fenêtre, j’ai l’impression qu’il neige, mais l’été peut arriver, je suis prête.