15 janvier 2008
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11:05
Il y a un peu plus de 4 ans, lorsque j’ai rencontré mon mari, il ne lui restait plus qu’un an, « un an à tirer » comme il le pensait encore la veille de notre rencontre.
L’année suivante son contrat en France a pris fin, bien sur il est resté, c’était une évidence.
Il a signé un nouveau contrat de travail, renonçant de ce fait à ses avantages d’expatrié, dans ce nouveau contrat, perdu dans la masse de texte incompréhensible, un petit alinéa, une porte ouverte vers l’Allemagne.
Il a signé un nouveau contrat de travail, renonçant de ce fait à ses avantages d’expatrié, dans ce nouveau contrat, perdu dans la masse de texte incompréhensible, un petit alinéa, une porte ouverte vers l’Allemagne.
Sa société est tenue, jusqu’en septembre 2009, de lui proposer, s’il en fait la demande, un poste équivalent au siège de la société, en Bavière, en Allemagne.
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Il y a un mois, il a ouvert cette porte, nous avons ouvert cette porte.
L’impasse professionnelle déprimante dans laquelle nous nous trouvons, l’un comme l’autre nous y a poussé.
Et puis l’envie pour lui de rentrer, « à la maison » et l’envie pour moi de découvrir réellement « sa maison », d’apprendre sa langue.
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C’est un défi comme ne cesse de me le répéter mon mari, oui c’est un défi pour moi, handicapée linguistique, j’ambitionne de parler correctement une langue étrangère.
C’est un défi pour moi, timide, j’espère réussir à m’intégrer, à me faire des amis.
J’espère aussi, dès que je m’en sortirai au niveau de la langue, trouver un travail.
C’est un défi pour moi qui après des études universitaires n’ait jamais envisagé autre profession qu’un travail de bureau, je vais devoir changer de branche.
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La semaine dernière j’ai appris à ma mère et à mon frère notre décision, ce n’est pas facile pour eux de nous imaginer si loin, ce n’est pas facile pour moi de m’en éloigner autant.
Je ne suis pas très famille comme on dit, je n’appelle pas ma mère chaque jour, je ne déjeune pas avec mon frère chaque troisième jeudi du mois, mais ils sont là, pas envahissants mais proches, rassurants.
Je vais m’éloigner de mes amies, je n’en ai pas 10 000 mais justement elles sont précieuses, je ne veux pas les perdre.
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J’ai peur mais j’y vais, j’y vais car j’ai envie de changer quelque chose dans ma vie.
J’y vais car depuis quelques mois je ne suis heureuse qu’une fois la porte de la maison fermée, le reste, mon rythme de vie, les bouchons, le boulot, les collègues, les patrons, les places de parking, les 15 feux rouges pour aller faire une course, les amis que je ne me suis pas fait en 6 ans de région parisienne, la capitale, si proche où je ne mets jamais les pieds, les retours de we sous la pluie, les galères de garde d’enfants, les 2 ans et demis sans une grâce mat’ en couple…
Je sais que la vie ne sera pas toute rose là bas, une perte de salaire (le mien en l’occurrence) pour commencer, des difficultés pour sortir de mon cocoon, pour apprendre la langue, pour me débrouiller sans mon mari…
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Mais la vie en province, le temps de me poser, de réfléchir à mon avenir professionnel, l’occasion de changer de branche, des grands parents pas loin pour Elliot, des tatas qui ont hâte de le découvrir enfin ce petit français, qui seront selon moi des baby sitters idéales, un mari qui ne va plus travailler à reculons, qui rentre tôt (en Allemagne il n’y a pas cette sorte de coutume qui impose aux cadres des heures supplémentaires non rémunérée).
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Voila, on se prépare au départ, sans s’y préparer vraiment, c’est peut être dans 4 mois, c’est peut être dans 1 an et demis.
« Advienne que pourra, Inch’ Allah, Youpi ! »